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  • Writer's pictureMarcel Diki-Kidiri

Les fausses idées sur le sängö


Ls idées fausses sur le Sängö ont la vie dure. C’est comme de la mauvaise herbe. On a beau les couper, elles repoussent toujours. Alors, nous irons droit au but et vous dirons ici ce qui est vrai et ce qui est faux.

1. Pourquoi apprendre le sängö à l’école, puisque les enfants le parlent déjà à la maison ? [FAUX]

Dans tous les pays développés les enfants apprennent à l’école la langue qu’ils parlent déjà à la maison, parce qu’ils l’apprennent plus rigoureusement et atteignent une grande maîtrise de la langue. Grâce à cette maîtrise, ils peuvent apprendre de nombreuses matières dans leur langue et avancer rapidement dans leurs études.

2.L’apprentissage du sängö va retarder les enfants et ils apprendront mal le français. [FAUX]

Si on enseigne le sängö uniquement dans le but de l’abandonner rapidement pour passer au français, alors on perd son temps car, sans consolidation, le résultat sera peu satisfaisant.

Par contre si on adopte la bonne méthode qui consiste à enseigner le sängö sérieusement avec le projet de le maintenir comme discipline et langue d’enseignement jusqu’au baccalauréat, l’ajout du français comme seconde langue dès la deuxième année du primaire avec une pédagogie bilingue adéquate et une formation des enseignants bien pensée, les résultats sont absolument indiscutables : les enfants ainsi formés acquièrent une maîtrise du français supérieure à celle des enfants qui ont tout appris en français dès la première année alors qu’ils ne comprenaient pas un mot de français. Les enfants de l’enseignement bilingue seront compétents à la fois en sängö et en français. Et c’est précisément le résultat recherché. C’est une certitude largement établie par de très nombreuses expériences en Afrique et dans d’autres pays du monde.

3. On a le droit d’écrire le sängö comme on veut, pas forcément comme l’orthographe officielle le dit. [FAUX]

Ceux qui disent cela ne veulent vraiment du bien aux Centrafricains, mais défendent plutôt l’intérêt égoïste de leurs propres organisations. Ils ne diront JAMAIS cela de l’anglais, de l’allemand, du français de l’espagnol, d’aucune langue écrite du monde. Mais quand il s’agit du sängö et des Centrafricains, ils se croient tout permis !

On écrivait le sängö n’importe comment jusqu’à ce que l’orthographe officielle du sängö soit fixée par décret n° 84.025 du 28 janvier 1985, sur la base des études scientifiques du sängö faites par les linguistes tant centrafricains qu’étrangers.

Le respect de l’orthographe officielle du sängö permet à tous les Centrafricains d’apprendre à écrire et à parler la même langue. Ce qui renforce a cohésion sociale et l’identité nationale des Centrafricains par-delà leurs appartenance religieuse, ethnique, ou régionale.

4. Il y a trop d’accents dans l’orthographe officielle du sängö. [FAUX]

a) L’orthographe officielle du sängö retient seulement DEUX accents : le tréma (ä) et le circonflexe (â). Par comparaison, le français a QUATRE accents : l’aigu (é), le grave (à), le tréma (ë) et le circonflexe (â).

b) Les accents sängö peuvent être placés sur les cinq voyelles de la langue, ce qui est facile à apprendre. Par comparaison, en français, le circonflexe peut se mettre sur toutes les cinq voyelles (â î û ô ê), le tréma ne se rencontre que sur (ë, ï, ü) l’accent aigu ne se met que sur (é), et l’accent grave que sur (à è). Chaque accent a donc un comportement différent qu’il faut apprendre par cœur avec le mot. Ce qui est plus compliqué qu’en sängö.

c) Dans un texte sängö, la fréquence des accents paraît élevée, mais en réalité 54% des accents qui auraient pu être marqués ne le sont pas. Seuls 46% de la fréquence sont marqués. Il faut donc savoir que le sängö est une langue à tons dont la majorité des tons n’est pas marquée dans le texte. L’orthographe officielle du sängö est donc bien équilibrée et réduit au maximum la notation des tons. De nombreuses langues dans le monde ont des accents comme le sängö ou même plus que le sängö et les érudits ne s’en plaignent pas, au contraire, ils sont fiers de les respecter scrupuleusement quand ils écrivent. Pourquoi pas nous pour le sängö?

5. Le sängö ne sera jamais une langue d’érudition, pourquoi l’apprendre ? [FAUX]

On disait cela aussi du français à l’époque de Rabelais où les « choses sérieuses » se faisaient uniquement en latin. Si nous tournons le dos au sängö, si nous ne faisons pas l’effort de le pratiquer quotidiennement et de l’apprendre à nos enfants, si nous le présentons toujours de façon négative, alors, il est certain que le sängö mettra beaucoup de temps à devenir un jour une langue d’érudition.

Tout comme pour le français, il a fallu qu’un groupe de patriotes écrivains (la Pléiade) décident d’écrire en français et non en latin pour que le français soit progressivement regardé positivement. L’enseignement du sängö dans les écoles primaires de Bozoum comme le font les membres de l’ONG SIRIRI mérite le soutien de tous les Centrafricains et particulièrement les associations culturelles centrafricaines qui sont conscientes de l’enjeu de la langue nationale.

Il suffit que quelques écrivains centrafricains apprennent sérieusement à écrire en sängö dans l’orthographe officielle pour que leurs écrits deviennent un soutien fort pour la langue, et pour les écoles. L’association YSB Sängö s’y emploie de son côté et se joint à SÎRÎRÎ dans cet effort.

MDK. Copyright YSB S¨ngö 0ctobre 2017

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